L'obésité au fil des années: le Québec n'est pas épargné.
Les deux éléments majeurs dans cette triste chronologie: la qualité de l’alimentation dépérit dans le temps et le niveau de sédentarité augmente.
Alors, quelles sont les solutions afin de prévenir ce fléau, renverser la vapeur et perdre ce surplus de poids?
- Cimon Brouillette
Pourquoi la majorité des gens ont un surplus de poids ?
En 2022, la perte de poids est encore un des sujets qui suscite le plus d’engouement et ce, avec raison: la majorité des gens au Québec ont un surpoids.
Notez bien qu’on utilise le verbe « avoir » et non « être » avec le surpoids. Il est primordial de ne pas se définir par un surpoids.
Exemple :
- « J’ai un surpoids et non, je suis en surpoids. »
- « J’ai de la graisse et non, je suis de la graisse. »
Selon les dernières statistiques du gouvernement du Québec:
- 44% des femmes ont un surpoids
- 60% des hommes ont un surpoids
« Avec les dizaines de milliards de dollars investis dans l’industrie du fitness et de la santé annuellement, nous devrions connaître une baisse considérable du taux de surpoids au pays et pourtant, c’est l’inverse qui se produit. »
Selon les chiffres de Statistiques Canada, plus de 65% de la population canadienne occasionne un surpoids et 1 adulte sur 4 souffre d’obésité.
Comment se fait-il que 25% de la population canadienne souffre d'obésité et que ce chiffre ne cesse d’augmenter?
Regardons ensemble ce que nous dit l’histoire:
De l’an 1500 à 2022
La croissance de l’espèce humaine, de la production mondiale et la consommation de calories se sont décuplées depuis les 500 dernières années.
Dans les années 1500, on comptait 500 millions de personnes dans le monde entier. Aujourd’hui, à l’aube de 2023, nous sommes plus de 7 milliards d’humains.
En l’an 1500, on estime la valeur de la production mondiale à 250 milliards $ (avec la valeur du dollar d’aujourd’hui).
Aujourd’hui, la totalité de la production mondiale s’estime à 60 trillions $.
En 1500, l’humanité consommait environ 13 trillions de calories par jour.
En 2022, l’humanité consomme environ 1500 trillions de calories par jour.
L'an 1500
Population mondiale: 500 millions d'humains
Production: 250 milliards $
Consommation: 13 trillions de calories par jour
2022
Population mondiale: 7 milliards d'humains
Production: 60 trillions $
Consommation: 1500 trillions de calories par jour
En 500 ans :
- La population mondiale est 14x plus élevée.
- La production mondiale est 240x plus élevée.
- La consommation de calories totale est 115x plus élevée.
La population est 14x fois plus élevée, mais la consommation de calories est 115x plus élevée.
Nous sommes 14x plus nombreux, mais nous mangeons 115x plus de calories…
Le Québec n’a malheureusement pas échappé à cette croissance.
Histoire du Québec vers le surplus de poids majoritaire
1961 : 46% des emplois implique une activité physique modérée.
1970 : Début de la restauration rapide.
1970 : Début de l’étalement urbain: on s’éloigne des villes, des loisirs, des sports.
1978 : 84% des ménages québécois assurent leur déplacement avec une voiture.
1980 : 14% des adultes et 2% des enfants souffrent d'obésité.
1988 : Début de l’apparition du diabète de type 2 chez les enfants.
1992 : L’ordinateur et l’Internet font leur apparition dans les foyers québécois.
1997 : L’OMS (organisation mondiale de la santé) sonne l’alarme, c’est le début d’une épidémie d’obésité mondiale.
2010 : L’obésité augmente chez les enfants, 10% des jeunes au Québec en souffrent.
2010 : Apparition des « grands formats » dans la restauration rapide.
2011 : Les emplois de plus en plus sédentaires: 20% des emplois requièrent un niveau d’activité physique modérée
2011 : 36% des ménages québécois ont 2 voitures ou plus.
2011 : L’obésité coûte 3 milliards de dollars par année au Québec.
2013 : La restauration rapide se présente autour des écoles et des milieux défavorisés.
2014 : Plus de 8000 établissements de restauration rapide au Québec
2015 : Hausse de l’obésité chez les adultes : 25% de la population souffrent d'obésité.
2015 : 80% des ménages au Québec ont un ordinateur, écran, appareil mobile, tablettes.
2015 : + de 600 000 Québécois aux prises avec le diabète.
2016 : Explosion de publicités alimentaires (plus de 54 millions, répertoriées sur seulement 10 sites internet) concernant des produits contenant un excès de sucres, lipides et sodium.
2016 : Épidémie d’obésité mondiale : 13% de la population mondiale est obèse versus 4% en 1975.
2016 : Le taux des personnes en surpoids dépasse celui des personnes en sous-poids.
2019 : L’obésité abdominale a doublé en 30 ans : 2,3 millions d’adultes au Québec souffrent d’obésité abdominale, soit deux fois plus qu’en 1990.
2020 : COVID-19
2022 : 74% des Nord-Américains de plus de 20 ans souffrent d'obésité ou ont un surpoids.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quelles conclusions pouvons-nous en tirer?
Ce que l’on remarque dans cette triste chronologie, sont ces deux éléments majeurs:
- La qualité de l’alimentation qui dépérit dans le temps.
- Le niveau de sédentarité qui augmente dans le temps.
Un surplus en calories (fast-food, gros formats, repas préparés) et une diminution de l’activité physique est la recette parfaite pour un surplus de poids assuré, l’histoire nous la démontré.
Mettons plus +++ d’essence dans le véhicule (calories +) et laissons-le dans le garage (activité physique -).
Conséquences du surplus de poids
Quelles sont les conséquences, les répercussions d’un surpoids/obésité sur la santé, autant physiques que psychologiques?
- Augmentation des risques de maladies graves : diabète, « foie gras ».
- Augmentation des risques de maladies cardiovasculaires : insuffisance cardiaque, hypertension, insuffisance veineuse.
- Augmentation des risques de certains cancers : côlon, sein, endomètre, œsophage, reins, ovaires, pancréas.
- Arthrose : usure inhabituelle des articulations.
- Troubles du sommeil : apnée, syndromes d’essoufflement.
- Augmentation du risque de décès (5e facteur de décès mondial).
- Augmentation des risques de maladies mentales : dépression, anxiété, troubles cognitifs, hyperphagie boulimique, dépendance.
- Répercussion sur la confiance en soi, l’estime personnel, culpabilité.
Alors, quelles sont les solutions afin de prévenir ce fléau, renverser la vapeur et perdre ce surplus de poids?
- Reprenons le contrôle de notre alimentation
- Les calories
Pour prendre le contrôle de son poids de corps, il faut prendre le contrôle du nombre de calories que l’on consomme.
Notre consommation de calories dicte la prise, perte ou maintien de notre poids de corps :
- Si nous consommons plus (+) de calories que nous dépensons, nous prendrons du poids.
- Si nous consommons sensiblement le même nombre (=) de calories que nous dépensons, notre poids restera stable.
- Si nous consommons moins (-) de calories que nous dépensons, nous perdrons du poids.
Selon notre objectif, nous devons trouver le bon nombre de calories et être constant dans notre moyenne de consommation.
- Pour une perte de poids saine, on multiplie son poids de corps en lbs x 10-12.
- Pour le maintien du poids, on multiplie son poids de corps en lbs x 13-15.
- Pour la prise de poids, on multiplie son poids de corps en lbs x 17-20.
Prenons l’exemple d’une personne de 180 lbs de poids corporel qui veut perdre du poids sainement :
180 lbs x 10-12 = 1800 à 2160 calories par jour
La sélection du nombre de calories dépend de plusieurs facteurs :
- Niveau d’activité physique
Quelqu’un de très sportif ou qui fait beaucoup de musculation aura besoin d’un nombre de calories plus élevé que quelque qui ne pratique pas de sport ou d’activité physique.
- Rapidité à laquelle on souhaite perdre le poids
Quelqu’un qui souhaite perdre 10 lbs en quelques semaines ne consommera pas le même nombre de calories qu’une personne qui souhaite le perdre en quelques mois.
- Mode de vie
Quelqu’un qui travaille dans un domaine physique, par exemple, dans le domaine de la construction, aura besoin de plus de calories pour subvenir à ses besoins de base que quelqu’un qui travaille dans un bureau.
- Niveau de masse musculaire
Une personne de 180 lbs avec 30% de gras n’aura pas le même nombre de calories que quelqu’un de 180 lbs avec 20% de gras.
- Le nombre de « lbs » à perdre
Une personne de 180 lbs qui veut perdre 10 lbs n’aura pas le même nombre de calories qu’une personne de 180 lbs qui veut perdre 30 lbs.
- Bouger
2.1 Le NEAT (non-exercise activity thermogenesis)
Le NEAT représente les calories brulées en dehors de l’activité physique et du métabolisme de base.
Avant de bien comprendre le NEAT et son impact sur notre santé, voyons voir comment est-ce que le corps brûle des calories.
- 5% des calories brûlées proviennent de l’activité physique: sports, entraînement
- 70% du métabolisme de base: énergie dépensée pour les fonctions essentielles de l’organisme (respirer, manger, dormir)
- 15% des activités quotidiennes non sportives (NEAT, non-exercise activity thermogenesis): marche, jardinage, ménage
- 10% de la thermogénèse alimentaire: l’effet thermique de l’alimentation (digestion, absorption, métabolisation)
Pour un total de 100%.
Le NEAT, à lui seul, représente donc 15% des calories brulées dans une journée.
Il brûle donc plus de calories que l’activité physique!
2.2 Comment maximiser son NEAT?
C’est « simple », il faut bouger et être actif autant que possible.
C’est ici que rentre en vigueur la règle du 10 000 pas par jour :
Un MINIMUM de 10 000 pas par jour est une excellente manière de s’assurer que le corps brûle un maximum de calories au quotidien. En plus, notre montre intelligente ou téléphone cellulaire les compte pour nous!
Marche, vélo, faire le plus de déplacements par d’autres moyens que la voiture lorsque possible.
Même si écouter Netflix brûle environ 2 calories à la minute (en prenant en considération que l’on ne mange rien pendant ce temps-là), jouer dehors, faire des activités extérieures, du jardinage, du ménage, de l’entretien, même le magasinage brûle un nombre de calories plus significatif et ce, sans même s’en rendre compte!
En résumé
Si l’on souhaite arrêter la propagation de l’obésité chez nous, il faut reprendre le contrôle de notre santé et de notre poids de corps.
- Se pencher sur le nombre de calories que l’on consomme :
Est-ce que je mange trop pour mes besoins?
Est-ce que je mange trop pour mes dépenses?
Est-ce que je mets trop de gaz dans mon auto, alors qu’elle reste dans le garage?
- Suis-je assez actif?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les personnes de 18-64 ans devraient faire au minimum 150 minutes d’activité physique et au moins 2 jours de musculation par semaine…
Est-ce que je peux bouger davantage?
Est-ce que je me dépense assez dans une journée?
Est-ce que mon auto est dû pour sortir du garage?
Article: Anthony J. Campbell